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Le parcours de Geneviève Choukroun

A ce stade de mon expérience artistique, déjà enrichie par ma pratique pédagogique, j'ai pu pleinement accéder à  son enseignement, en  mesurant l'amplitude donnée par ses regards multiples et en intégrant les capacités du maître à composer, analyser, synthétiser. Son approche pluridisciplinaire, son immense culture et sa profonde sincérité restent des éléments fondateurs dans l'exercice de mes fonctions artistiques et pédagogiques.


J'ai pris, à partir de là, un angle de vision plus élevé et je dois à ce chorégraphe cette approche neutre du mouvement qui, construisant à partir des lois de la nature, fait place à l'intention. Autant de notions essentielles à investir, tant sur le plan artistique que pédagogique...
Un peu plus tard, toujours dans son sillage,  je me fais  remarquer par l'une de ses « filles spirituelles », Carolyn Carlson. Accueillie dans sa compagnie de 1984 à 1987, en résidence au Théâtre de la Ville de Paris, pour la création « Still Waters », j'ai pu ainsi consolider mes capacités d'interprète et réaliser, affermir, et enrichir mon expérience de danseuse dans une compagnie parmi les  plus prestigieuses.

 

En examinant le chemin parcouru, je mesure le sens de ces rencontres qui m'ont faites la chorégraphe et  pédagogue que je suis aujourd'hui. En effet, pour moi, relation à la musique, abstraction et recherche de sens, mais aussi liberté dans le mouvement, précision technique et ouverture sur les différentes disciplines artistiques, sont indissociables.
Je continue à avancer depuis, traçant mon chemin entre recherche artistique personnelle et pratique pédagogique, dans ce que l'on pourrait appeler une démarche réflexive au premier sens, aller-retour permanent entre soi et le monde, entre l'expérience et la transmission, l'une se nourrissant de l'autre, l'interrogeant et la mettant à l'épreuve pour une approche du corps et du mouvement toujours renouvelée.

Mon travail de chorégraphe est sans cesse interrogé par cette relation à la musique, pourtant si évidente à tout un chacun mais cependant encore peu explorée  en profondeur.
 

Œuvres créées et/ou interprétées

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2012 -- « Le frai du temps » -- Création d'un trio danse-musique (frai = usure de la monnaie)
2002 -- « De Pierre et d'eau » -- Chorégraphe et interprète -- danse-musique-théâtre --  Spectacle autour des lavoirs de France
2000 -- « Les Portes du vent » -- Chorégraphe et interprète --  trio danse -- Compositeur Alain Joule
1998 -- « Les Portes du vent » -- solo -- Chorégraphe et interprète
1997 -- Création à Vallauris (06)
1996 -- Création pour enfants -- Commande de la F.F. De danse .Montpezat (07) -- Chorégraphe -- Danse-musique -- Compositeur Alain Joule
1992 -- « Performance » -- duo improvisé danse-musique avec Alain Joule -- textes de V. Khlebnikov  -- Institut Dalcroze à Genève
1990 -- « Messes bleues » -- Chorégraphe et interprète -- 7 pièces enchaînées, partition plastique, gestuelle et sonore autour des couleurs -- Duo avec Alain Joule -- Création au théâtre « Iséïon » à Montpellier
1988 -- « Sens contre Sens » -- Chorégraphe et interprète -- Compositeur Alain Joule -- Partition gestuelle pour 2 guitares, 1 percussionniste, 1 danseuse -- Création à Bagnols sur Cèze (30)
1987 -- « Point à la ligne » -- Solo -- Chorégraphe et Interprète pour les manifestations  « Work Weeks » au  Regard du Cygne à Paris
1986 -- « Castel Del Monte » -- Interprète -- Film pour la télévision italienne -- Chorégraphe Carolyn Carlson et la compagnie  Sicile
1985 -- « Still Waters » -- Interprète -- Compagnie Carolyn Carlson --  théâtre de la Ville Paris -- Tournée européenne de 85 à 87
1983 -- « Performance » -- Chorégraphe et interprète -- Percussions, voix, flûte, danse au Roy Hart Théâtre (30) -- Compositeur Alain Joule
1982 -- « Son sur Son » -- Chorégraphe et interprète -- Concepteur Alain Joule -- 10 musiciens, 2 danseurs, 1 mime -- Montpellier
1979 -- « Lard ensemble of fricando » -- Chorégraphe et interprète -- Compositeur Alain Joule -- 4 percussionnistes et 1 danseuse
1978 -- « Trémail » -- Chorégraphe et interprète -- Concepteur Alain Joule -- pièce pour fanfares, chœurs, quatuor et 10 danseurs -- Lunel (34)
1977 -- « Danses Vives » -- Interprète -- Compagnie Ingeborg Liptay. -- Tournée en France
1975 -- « Danses Vives » -- Interprète -- Création à Montpellier, Chorégraphe Ingeborg Liptay

Je découvre la danse classique dès l'âge de 6 ans (1960) au conservatoire d’Oujda (Maroc) auprès de Guy Valensky (opéra de Paris), et poursuis cet apprentissage à mon arrivée en France (1966). Je m'ouvre alors aux techniques de danse jazz, africaine, indienne, tout en explorant les courants postmodernes (Graham, Limon, Cunningham), puis ceux de la danse contemporaine.
C'est sur ces bases, à la fois académiques et ouvertes, que mon univers chorégraphique pourra se construire, notamment au travers du partage ou de la collaboration avec quatre personnalités aussi différentes que complémentaires. Ces rencontres décisives donneront à mon parcours sa cohérence, en l'inscrivant dans un paysage artistique particulièrement riche.


En 1972, c'est auprès d’Ingeborg Liptay, ex-danseuse soliste de la compagnie Kurt Joss (expressionnisme allemand),  célèbre pour sa pièce « la table verte », que je m'imprègne d’une matière artistique originale alliant  une gestuelle unique à la  rigueur technique et rythmique. Je m'initie alors à l'improvisation et étend ma pratique à la composition, dans un travail sur la relation à la musique enrichie de l'enseignement de Morton Potash, mime et musicien.
Je danse dans la compagnie de 1974 à 1978. J'ai la grande chance de vivre alors une forme de danse « jazz » rare puisque en prise directe avec la fluidité du phrasé de la musique jazz, et non, comme cela est plus courant, dénaturée par la musique de variété.

Les années suivantes seront celles d'une longue collaboration avec Alain Joule, musicien-compositeur-écrivain, laquelle se concrétisera par de nombreuses créations et performances poétiques et mènera à la rencontre de personnalités telles que Barre Phillips, contrebassiste de renommée internationale, ou Blaise Cathala, violoniste de renom. C'est à cette époque que je fais mes premières armes dans la réalisation de spectacles et que j'acquiers la maîtrise de la gestion de projets que j'ai aujourd’hui.

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Entre 1982 et 1985, l'univers de celui que l'on appelle « le magicien » dans la profession s'ouvre à moi comme par  magie : Alwin Nikolaïs est sans nul doute la personne la plus influente, déterminante dans mon parcours.

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